La surveillance phytosanitairede plus en plus déléguée aux professionnels
Le nouveau règlement européen augmente la part d’autocontrôle en production sous la forme d’un plan de gestion du risque phytosanitaire (PGRP), une démarche volontaire.
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Dans le cadre du nouveau règlement européen (lire l’encadré), les producteurs qui le souhaitent peuvent mettre en place un plan de gestion du risque phytosanitaire (PGRP). Un responsable de l’entreprise sera tenu d’établir une surveillance en interne de la production. Une fois la démarche mise en place et validée, il y aura moins d’inspections. « Il pourrait n’y avoir qu’un contrôle tous les deux ans au lieu de un à plusieurs chaque année », avance Jérôme Jullien, expert national en horticulture, jardins et espaces verts.
Cette implication a pour objectif de limiter les risques d’introduction ou de dissémination des organismes nuisibles dans les productions et d’en assurer la qualité sanitaire.
Les horticulteurs et pépiniéristes qui voudraient appliquer le PGRP peuvent en faire la demande à leur Draaf-Sral (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt-Service régional de l’alimentation). Une rencontre sera organisée dans la perspective de fixer les objectifs. Il n’y a pas de protocole prédéfini pour la surveillance, elle sera définie au cas par cas.
Parmi les missions à remplir, un suivi des bioagresseurs est à réaliser en :
- identifiant les principaux couples espèces végétales-bioagresseurs à surveiller au sein des exploitations ;
- étudiant les conditions ou facteurs de risque entraînant la présence, la dissémination, le développement ou la survie de chaque bioagresseur ;
- suivant en priorité les espèces et variétés sensibles pour favoriser la détection précoce des symptômes.
En cas de détection, des mesures curatives et prophylactiques sont à prendre (gestion officielle de foyer sous l’égide de la Draaf-Sral).
« Mais bien souvent, c’est une formalisation de ce qui existe déjà en entreprise », indique Jérôme Jullien.
Valorisation de la démarche
La surveillance régulière donne la possibilité de raisonner les interventions et donc de réduire les intrants, ce qui va dans le sens de ce qui est fait, par exemple, pour les labels. Une idée avancée est d’ailleurs d’intégrer le PGRP dans un label comme Plante Bleue ou MPS.
Il peut y avoir une valorisation lors de la vente (mise en avant de la démarche, comme pour un label) ou une valorisation en interne (un suivi plus approfondi permet de raisonner les interventions, ce qui diminue les coûts de production).
Cette démarche pourrait toutefois être compliquée à mettre en œuvre pour les petites entreprises très polyvalentes. Mais comme le protocole de surveillance n’est pas prédéfini, il peut être adapté. « Cela peut se faire avec l’appui d’un conseiller ou d’un stagiaire dans le cadre de ses études, par exemple », signale Jérôme Jullien.
Léna HespelLe PGRP remplace le plan de maîtrise phytosanitaire (PMP).
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